Le passé de la région d'Auzat-Vicdessos de la civilisation romaine jusqu'au XII è siècle


Délaissant les bassins de Tarascon et de Foix, des hommes se sont installés dans la vallée du Vicdessos, là où la topographie et les sols moins ingrats, permettaient de meilleurs rapports pour mener une activité agro-pastorale sur les sites ensoleillés (Soulane) qui bénéficiaient de durée de gelées réduites. C'est pour cela que de nombreux villages bien qu'ayant disparu au Moyen Age se sont constitués entre 900 m et 1000 m d'altitude.


Les vestiges gallo-romains sont quasi inexistants et fort modestes. On a pu retrouver des débris de fer et un petit crassier de métallurgie du fer à Lercoul-Rancié datés du Bas-Empire. L'absence de vestiges de cette période s'explique par l'absence de sites urbains d'ampleur. L'art de vivre de la période Gallo-Romaine a eu une influence moindre auprès d'une population essentiellement rurale. Néanmoins de nombreux toponymes en "-ac", "-at", "-an" font présumer d'une certaine influence Gallo-Romaine même si certains noms ont pu être emprunté à postériori.
A l'époque du Bas Moyen Age, la ville fortifiée de Tarascon s'est formée dans un verrou glacière qu'impose le relief en raison d'une population suffisante.


La période du Moyen Age a laissé très peu de trace à part quelques pièces de monnaie.

  1. L'époque Romane : Au cours des XI e et XII e siècle, le Comte Roger II fait acte de donations aux chanoines de Saint Sernin de Toulouse de Vicdessos érigé en Prieuré et de toutes les églises annexes de la vallée jusqu'à Capoulet, y compris Siguer et Miglos. Capoulet, en aval de Vicdessos, était depuis le XII e siècle, le siège d'une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui dotée de nombreux biens, contrôlait les itinéraires transpyrénéens des Croisés.

    C'est le lointain archevêché de Toulouse relayé par les ordres monastiques qui avait pris en charge les paroisses de la vallée de Vicdessos. Ainsi un cortège d'églises romanes est parvenu jusqu'à nous. Relativement protégées par leur isolement dans la montagne lors des périodes de troubles et outre le développement de ces villages, elles n'ont pas fait l'objet de remplacement par d'autres plus spacieuses. Petites, robustes, et austères, placées souvent sur de légères éminences qui les mettent en valeur, elles s'intègrent au paysage environnant. Leur art a connu une influence de la Catalogne et du Languedoc avec une rusticité en plus.

    L'époque préromane avec Saint-Nicolas de Gestiés, qui est un beau fleuron de simplicité, se caractérise par de petites nefs non voutées, prolongées par des absides à plan à fond plat couvertes d'étroites voûtes en plein cintre sur arcs doubleaux.

    Au cours du XI e siècle, le premier art Roman ou art Lombard, est venu d'Italie par l'intermédiaire de la Catalogne. Il se distingue par un ensemble de petites pierres cassées au marteau et noyées dans du mortier. Sa décoration se limite aux arcatures aveugles appelées "bandes lombardes" qui courent autour de l'abside et qui reposent sur des pilastres en faible saillie. Cet art austère et dépouillé est complété par l'influence de la Catalogne et plus particulièrement de l'Andorre par les robustes clochers tours qui jalonnent le Vicdessos.

    Enfin, au XII è siècle, apparaît le deuxième âge roman avec le développement de la sculpture influencée par l'école de Saint-Sernin de Toulouse qui est peu représenté dans le Vicdessos.

    Cet art roman bien adapté à la compétence des maçons paysans de l'époque s'est perpétué plus tardivement qu'on pourrait le penser, puisqu'on dispose d'archive de 1301-1309 concernant le voûtement de la nef et du cœur de Saint-Hilaire d'Arquizat à Miglos.

  2. Les forteresses : Aux XI e et XII e siècles, le pays est hérissé d'une série de forteresses impressionnantes dans la vallée du Vicdessos qui s'organisaient en système de communication sur le comté du Pays de Foix. On peut noter la forteresse de Montréal de Sos édifiée sur un promontoire à Olbier dominant la haute vallée du Vicdessos au niveau d'Auzat et de Vicdessos et le château de Miglos près de Capoulet à une encablure de Niaux. Ces nids d'aigles constituaient aux XI e et XII e Siècle le berceau de familles féodales dont les domaines assez exigus s'appauvrissaient suite à la croisade contre les albigeois notamment. Bientôt, face à cette chevalerie sur le déclin, s'organise une catégorie de la population qui constituera la classe des bourgeois.


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