Les activités humaines dans la région d'Auzat-Vicdessos durant la période de 1848 à 1940


  • 1) La situation des campagnes dans la région d'Auzat-Vicdessos.

    Globalement la population ariègeoise atteignit son maximum en 1846 (270 535 habitants) avec une des plus hautes densités en moyenne montagne. La maladie de la pomme de terre, la crise des forges, des clouteries et des aciéries vont favoriser une dépopulation du département en quelques années. La vallée du Vicdessos ne fut pas épargnée par ce mouvement. Le canton de Vicdessos comptait 8654 habitants en1856, 7831 habitants en 1876 et 7421 habitants en 1881. En 1900, on en comptait plus que 5460. On quittait le pays du Vicdessos transitoirement dans un premier temps, puis définitivement quand les jeunes partaient s'installer dans des régions plus accueillantes.
    En quelques décennies, on passa d'une montagne cultivée et habitée à l'extrême, à un paysage de friches parsemées de granges en ruine et de hameaux isolés. Les cultures se regroupèrent autour des villages. Les montagnards qui restaient au pays, achetaient ou louaient les terres de ceux qui gagnaient des contrées moins rudes, abandonnant les terres les plus ingrates.
    Les grands domaines basés sur l'utilisation de
    brassiés, devenaient de moins en moins rentables en raison du renchérissement de la main d'œuvre plus rare. Ces grands domaines furent démembrés et vendus à des paysans qui mirent en valeur les meilleures terres avec leur famille.
    Ainsi les bourgades de la vallée du Vicdessos perdirent leur caractère urbain que leur avait donné la domination foncière. Elles devinrent de gros bourgs agricoles avant de devenir le domaine de petits commerçants, d'ouvriers et de fonctionnaires.
    La vie agricole se concentrait dans les hameaux devenus de simples fermes. Les conditions de vie des paysans s'amélioraient grâce à plus de rendement.
    Les domaines sylvo-pastoraux qui étaient sous emprise des maîtres de forge ruinés par la crise de la métallurgie furent rachetés non sans mal par les communes pauvres. Les montagnes se vidant, il y avait moins de pastoralisme et de transhumance. L'élevage ovin se réduisit car on ne pouvait pas le maintenir toute l'année en bergerie. On le remplaça par l'élevage de bovins que l'on gardait à proximité de l'habitation pour produire du lait. Le ramassage quotidien du lait s'avérait plus facile et plus lucratif que la fabrication du fromage et du beurre en altitude. Cependant on en gardait une partie pour sa consommation personnelle de beurre et de fromage. Les premières initiatives administratives de collecte de lait débutèrent en 1876 dans la vallée voisine de l'Aston, mais échouèrent par inadaptation aux habitudes locales. Grâce à des subventions publiques, des initiatives privées prirent le relais. La laiterie du Château fut une des grandes fromageries régionales.
    Les animaux allant moins nombreux en estive, la montagne se dègradait. Forêts et landes se développaient. Les chemins, se perdant faute d'entretien, empêchaient de faire monter le gros bétail. Une loi de 1860 donna une impulsion pour le reboisement de la région du Vicdessos en complément d'une renaissance naturelle de la forêt.


  • 2) Les activités industrielles dans la région d'Auzat-Vicdessos.
    En cette fin du XIXe siècle, la situation industrielle évolua rapidement. Il y eu longtemps symbiose entre l'agriculture et l'industrie comme le faisait les mineurs du Rancié qui continuaient à travailler leurs terres. Désormais, la situation s'inversait. L'agriculture devenait un appoint de l'industrie. Les responsables des nouvelles activités économiques ne pouvaient pas tolérer les méthodes d'organisation du travail archaïques qu'avaient acceptées leurs prédécesseurs. Devant la concurrence des autres régions, les entreprises traditionnelles ne pouvaient plus faire face. L'absentéisme des ouvriers-agriculteurs était incompatible avec les nouvelles donnes de l'économie.

    1. L'Hydroélecticité et l'électrométallurgie : Aristide BergèsLa domestication de la houille blanche permit de fonder quelques espoirs sur l'électrométallurgie et l'électrochimie. En effet, Aristide Bergès, natif de Lorp en Ariège où son père installa une première machine à papier à production continue, fit de brillantes études à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures et se distingua par son ingéniosité dans tous les domaines de l'industrie et des arts en déposant plus de vingt brevets.
      Entre autre, il met au point une technique permettant de maitriser infiniment mieux la force hydraulique.

    2. En 1908 la centrale électrique d'Auzat est édifiée au cœur d'un bassin possédant de riches réserves en eau sur 350 Km2 environ. Elle produit l'énergie électrique nécessaire pour l'usine Bergès qui produit du chlorate et de l'aluminium. Ces usines construites par les frères Bergès animaient la vallée d'une vie nouvelle. C'est à leur demande que fut construit le chemin de fer entre Tarascon-sur-Ariège et Auzat. Il fut inauguré le 13 août 1911 et son activité cessa le 7 octobre 1932.

    centraleSaconstruction de l'usine d'Auzatchant que l'usine pouvait augmenter ses capacités de production, la Compagnie d'Alais, Froges et Camargue qui avait les moyens d'investir pour compléter l'équipement hydroélectrique de la vallée rachète les usines en 1914. L'usine d'Auzat fut agrandie. Des prises d'eau établies sur le ruisseau d'Arties, régularisées par l'étang Fourcat aménagé en réservoir, et les ruisseaux du Mounicou et de l'Artigue, permirent en 1917 de doubler la conduite forcée. Une seconde centrale plus petite fut construite à Bassiès, au niveau de la chambre d'eau de l'usine d'Auzat, pour utiliser la partie supérieure de la chute de Bassiès, haute de 437 métres. On obtenait ainsi une puissance maximum de 18 000 Kwh.
    usine d'AuzatMais à partir de 1935, la reprise de l'industrie automobile en France et la politique de réarmement fit augmenter la demande d'aluminium. Les usines sont devenues insuffisantes, mais leur agrandissement était lié à l'aménagement du haut Vicdessos.

    Un programme en trois étapes devait être réalisé :

      1. A) On aménagea la chute d'Izourt-Gnioure-Peyregrand, avec une usine à Pradières dans la vallée d'Arties. Cet ouvrage fut marqué par un accident qui marqua les esprits le 24 mars 1939. Le chantier avait repris cette année là dans des conditions climatiques difficiles. La neige était tombée en abondance et tardivement dans la saison, lorsque la Société Hydroélectrique des Pyrénées, alors maître de l'ouvrage, est avertie de la survenue d'une avalanche emportant les baraquements installés près de l'étang d'Izourt qui abritaient les ouvriers du chantier. Les opérations de secours durèrent jusqu'au 28 mars dans des conditions très difficiles. On dégagera 28 victimes. On attribua ce fait divers à une situation avalancheuse, mais en fait il semble que la cause de cet accident soit plus le fait d'une conjonction de faits. Le choix du lieu d'installation des baraquements était trop bas dans la pente favorisant l'accumulation de neige entre le sol et la pente du mur des baraques et cela conjugué au vent qui aurait augmenté les pressions sur les murs de soutien. Depuis cette date aucun couloir d'avalanche n'aurait été observé sur ce site. Au mois de septembre 1939, le barrage d'Izourt était presque terminé. En relevant de 29 mètres le plan d'eau, Izourt retient désormais 7250000 m3.

        L'usine de Pradières n'est en service que 9 mois par an, permettant au lac de se remplir de mai à juillet. Elle produit annuellement 24 millions de Kwh.




        Gnioure devait retenir 19 millions de m3 derrière un barrage de 55 mètres de haut. Cet aménagement fut retardé en raison des problèmes de voix de communication, de l'inhospitalité des lieux ainsi que du manque de main d'œuvre. Presque tous les ouvriers étaient des Italiens.

        B) En raison des données géologiques qui posaient quelques problèmes techniques, on devait ultérieurement aménager les chutes du Mounicou, régularisées par un réservoir de 12 millions de m3 au Labinas et un autre de 1 million et demi de m3 au pla de Soulcem, avec les usines de Soulcem et de l'Artigue. La décision de construire l'ouvrage fut définitivement prise après la crise du pétrole de 1973. La mise en eau interviendra en 1984

        C) Les eaux des chutes de l'Aston devaient être dirigées dans la vallée de Siguer, à Brouquenat d'en Bas, où serait constitué un réservoir.

        Toute l'énergie produite est employée sur place par l'activité électo-métallurgique. Elle consiste en la fabrication de lingots d'aluminium par électrolyse d'un bain de cryolite contenant de l'alumine en dissolution par le procédé d'Héroult. L'aluminium en lingots est expédié aux fabricants de duralumin, aux constructeurs d'automobiles et d'avions.

        Toutes les matières premières sont importées dans la vallée. L'alumine vient des usines que la Compagnie d'Alais, Froges et Camargue possède dans le Sud-Est, mais n'est pas fabriquée à partir de la bauxite ariègeoise. La cryolithe naturelle provient du gisement groenlandais d'Ivigtut, et la cryolite artificielle est préparée par d'autres usines de la Compagnie. Pour le chlorate, c'est Salins-de-Giraud qui fournit le sel marin. Quant aux électrodes que l'usine de Sabart fabrique pour elle-même et pour Auzat exigent un coke de pétrole très pur que l'on fait venir d'Amérique.

        Par la seule présence de l'énergie hydro-électrique, la vallée du Vicdessos a l'espoir de renaître après la fin des mines et des forges. Une main d'œuvre spécialisée et robuste devra venir s'installer en complément de la population naturelle de la vallée. La plupart des 150 ouvriers qu'emploie l'usine viennent d'Auzat et Vicdessos. Quelques étrangers occupent les emplois les plus ingrats. La plupart de la main-d'oeuvre étrangère est embauchée pour les durs travaux de terrassement sur les chantiers du haut Vicdessos. C'est une population essentiellement italienne (une centaine), mais aussi espagnole, portugaise, andorrane qui quittera la région à la fin des chantiers.
        Par la suite, cette activité sera intégrée dans le groupe Péchiney.


    1. Dans la mine du Rancié, les effectifs étaient disproportionnés entraînant des coûts de revient prohibitifs. L'opposition aux modernisme était tenace. Un câble de transport n'a pu être installé qu'en 1896. Le port à dos d'homme restait de mise dans les galeries. Les conflits furent si sévères que l'Etat jeta l'éponge en retirant ses ingénieurs en 1904. Après la guerre de 14 -18, la mine vivota, jusqu'à sa fermeture en 1931.


    2. La métallurgie : Les hauts fourneaux succédèrent aux forges à la catalane qui s'éteignirent les unes après les autres, victime de la crise métallurgique de 1884. Tarascon utilise le fer du Rancié dans un premier haut fourneau construit en 1867.




      Un deuxième puis un troisième seront construits en 1907. Ces deux hauts fourneaux de 50 à 60 tonnes chacun livraient avant la guerre de 14 -18 une moyenne annuelle de 26 à 30 000 tonnes de fonte. Ils étaient munis de machines insufflant de l'air, d'épurateurs, de monte-charge et tous accessoires destinés à assurer la marche continue. Contrôlant la mine du Rancié depuis 1870, la Société Métallurgique de l'Ariège, fondée sous le Second Empire, possédait ces installations puis fut contrôlée elle-même par la société Commentry-Fourchambault-Decazeville et la société Pont à Mousson. La crise de 1929 précipita la chute de l'activité métallurgique à Tarascon. La fermeture de la mine du Rancié en 1931 s'accompagna de l'arrêt de l'activité des hauts fourneaux de Tarascon en 1932.


  • 3) Les voies de communication et transports dans la région d'Auzat-Vicdessos

    La réalisation de voies de communication performantes était un enjeu important pour permettre le désenclavement de la région.
    Après avoir surmonté les craintes de l'armée, la route transpyrénéenne débutée en 1847 s'acheva en 1933 avec la liaison avec l'Andorre.
    Le chemin de fer transpyrénéen fut achevé en 1929 et fit arriver des touristes en Ariège.
    Après 1870, tenir un poste de douanes à Auzat était devenu une sinécure du fait qu'on ne voyait plus guère passer que les bêtes achetés en Espagne. Pour voyager et commercer, les passages traditionnels en montagne étaient petit à petit délaissée au profit des voix de communication ferroviaires et routières. La haute vallée du Vicdessos n'était plus guère qu'un cul de sac avec peu d'avenir.
    On s'attacha à désenclaver les villages et hameaux en altitude. En 1890, on portait encore à dos d'homme les charges faute de voies charretières. La partie haute du Vicdessos qui alliait altitude et habitats dispersés ne fut desservie par des routes carrossables qu'en 1937. Au début du XXe siècle, faute de chemin de fer, les transports en commun étaient assurés par des diligences poussiéreuses et peu confortables.
    Par la suite des autobus prirent le relais au côté du chemin de fer inauguré en 1911 entre Tarascon et Auzat. Cette liaison ferroviaire, en gestation depuis 1878 vit le jour suite à une convention passée entre le département et la Société des Produits Electro-Chimiques et Métallurgiques des Pyrénées qui obtint le droit de construire et d'exploiter cette ligne.
    La société dite "Compagnie du Tramway de Tarascon-sur-Ariège à Auzat " se constitue à Paris et se substitue à la société précédente. L'activité de cette ligne s'achèvera le 7 octobre 1932.



  • 4) Les conditions de vie dans la région d'Auzat-Vicdessos de 1848 à 1940

    1. L'Habitat : L'aspect des maisons et le mobilier n'avaient guère changé par rapport au XVIIIe siècle, avec cependant des contrastes évidents entre les maisons de riches et les habitations des paysans.
      Dans le Vicdessos, on observait ces hautes maisons de pierres, austères à l'est, ornées de galeries de bois où l'on mettait à sécher le maïs, l'ail, le saucisson et où l'on entreposait fagots de bois et même les bûches.
      Le rez de chaussée de ces maisons étroites, basses et humides pouvait servir d'abris pour les poules, de loge pour le cochon et attaché au même râtelier des vaches, des veaux, mulets ou ânes piétinaient une litière de paille, de seigle ou de feuilles séchées.
      Réchauffé par la chaleur animal et les vapeurs ammoniacales, l'étage était réservé à une famille souvent nombreuse.
      L'espace habitable pouvait être meublé d'une armoire instable et frustre, de quelques bancs, de quelques chaises basses en paille entourant une table noircie sur laquelle pouvait se trouver des vases en terre. Des lits étroits servaient de couchage pour les parents et les enfants. Une marmite en fonte était pendue à une crémaillère dans la cheminée. Le plancher irrégulier était jonché de déchets et saleté que l'on avait poussé d'un coup de balai dans un coin. L'hiver, la cheminée attirait par grand froid la plupart de la famille, grillant devant et gelant le dos. Le mauvais tirage de celle-ci, faisait qu'on était obligé de laisser la porte et l'étroite fenêtre ouvertes pour désenfumer et éviter l'asphyxie. Les matières inflammables détenues dans la maison (foin, paille, bois), rendaient ces maisons très vulnérables. La mitoyenneté des constructions pouvait sinistrer plusieurs familles en cas d'incendie.
      On s'éclairait à la bougie ou à la lampe à pétrole. Avec la maîtrise de la houille blanche, la région bénéficia progressivement de l'éclairage électrique.
      Les ruelles étroites étaient un cloaque de purin et de boue l'hiver. L'été, associé à la poussière, les déjections animales et les rejets humains favorisaient la prolifération des insectes.

    2. Les mœurs familiales et la solidarité : La maison n'abritait guère plus de deux couples, celui des parents et celui de l'héritier désigné par le père, ainsi que les enfants, frères et sœurs célibataires des deux générations. Pour ne pas voir se diviser un patrimoine souvent trop petit, la succession était réglée au moment du mariage de l'enfant qui devait hériter. La dot, apportée lors du mariage, devait être suffisante pour dédommager les co-héritiers. C'était une négociation, où la volonté du père était prépondérante sans remettre en cause la liberté de choix des enfants. Ceux-ci étaient occupés très tôt à la garde du bétail, au filage, au ramassage de l'herbe. Tous les membres de la famille étaient soumis à la toute puissance des décisions du chef de famille.
      En cas de conflit de voisinage, on préférait s'entendre après l'intervention de médiateurs plutôt que d'avoir recours aux juges du tribunal. Même s'il arrivait qu'on se dispute entre voisin sur des problèmes de servitudes et d'usages, en règle générale, on s'entendait dans le travail. On se réunissait lors des veillées ou des fêtes.
      En cas de calamité ou de maladie, les villageois assuraient une aide mutuelle. La vallée encaissée du Vicdessos favorisait aussi une solidarité des gens de la vallée vis à vis de l'extérieur et notamment par rapport aux décisions de l'état qui allaient à l'encontre de la tradition. Les obstructions aux règles édictées par l'état étaient coutumières. Le délit forestier était une condition de survie pour les montagnards. Le banditisme et la contrebande étaient populaires dans le Vicdessos. Les autorités chargées de faire appliquer la loi se montraient complaisantes.

    3. Les tenues vestimentaires : Le vêtement traditionnel était porté jusqu'en 1940.
      A la fin du XIXe siècle, les hommes portaient pantalon, chemises de toile, gilet, veste courte et guêtres de drap grossier brun ou bleu, et sur la tête la "
      bonnette" de laine rouge ou violette.
      Les femmes s'habillaient avec des robes de drap grossier brun ou bleu, de chemises, de jupons, d'un tablier, d'un châle de laine bariolé ou d'un fichu. Un
      "couffat " noué sous le menton cachait des cheveux jamais peignés imprégnés de sueur et de crasse. Le "couffat " pouvait être encadré par un tulle plissé et les jours de fête remplacé par un bonnet blanc de mousseline brodée. Par dessus on mettait une capette de drap qui retombait sur les jambes servant de capuchon. Hommes, femmes et enfants portaient parfois des sabots fabriqués à la maison, mais le plus souvent ils allaient pieds nus, même en hiver. Les souliers étaient réservés aux dimanches et les grandes occasions de fête.
      Sur la période de l'entre deux guerres, les gens s'habillaient avec plus de luxe dans les bourgs. Les différences de costume qui existaient entre gens de la campagne et des bourgs s'estompaient les jours de fête et le dimanche.

    4. Les habitudes alimentaires : A table, le paysan consommait des pommes de terre, du maïs, du blé noir sous forme de bouillie, du porc. On faisait la soupe au choux, l'azinat et la soupe au lait salé, des haricots, lentilles, fèves, navet. En dehors du porc, la viande était rarissime et les volailles étaient réservées aux malades et aux fêtes. On faisait la cuisine à base d'huile d'olive et graisse d'oie. Depuis l'apparition du phylloxéra dans les vignes, le vin n'était plus guère sur la table que les jours de fête ou pour les grands travaux d'été. On pouvait en consommer au cabaret avec la bière, la limonade et le café.


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