La chapelle Saint Antoine du Montcalm à Marc


Chapelle Saint Antoine du Montcalm

Les vicissitudes du projet

On doit la construction de cet édifice à l'opiniâtreté d'un berger de la vallée Jean Dandine Rolland. Il avait au cœur une foi qui le poussa à parcourir les paroisses de toute la France jusque dans les salons parisiens pour exposer la détresse religieuse et morale de sa vallée reculée et sauvage afin d'obtenir des dons pour financer un lieu de culte.

En 1840, il y avait dans cette haute vallée près de 800 âmes réparties sur une trentaine de hameaux qui devaient se priver de la nourriture divine en raison de l'éloignement d'une douzaine de kilomètres de l'église paroissiale d'Auzat. Les habitants de Marc avaient de tout temps souhaité une église, mais ils s'étaient toujours heurtés à l'incompréhension générale.

Encouragé par Monsieur le Curé de Vicdessos et les Curés d'Auzat ainsi que le maire Victor Denjean, Jean Dandine Rolland se mis à l'œuvre.

Le lieu d'implantation fut choisi au point de jonction des deux vallées, dont l'une descend du port de Lartigue et l'autre vient du port de Bareytes. Aux Ponts de Marc, les eaux des deux vallées, en s'unissant, forment une presqu'île et vont de là descendre en cascades dans la vallée d'Auzat, vers la rivière de Vicdessos.

Après avoir réuni cependant moins de 5000 francs, les travaux commencèrent mais s'arrêtèrent les murs arrivés au dessus des fenêtres. A partir 1856, Dandine Rolland recueillit quelqu'autres fonds et grâce à quelques aumônes envoyées par Monseigneur Bélaval, le curé d'Auzat Pégot fit achever les travaux en 1878 dans les plus mauvaises conditions et poser la toiture.

Entre temps, Dandine Rolland, malade, mourut à Auzat, à l'âge de 56 ans, le 11 avril 1862 sans avoir vu l'aboutissement de son œuvre

A la mort du curé Pégot en juillet 1889, son successeur abandonna le projet au point que les murs commençaient à se déchausser et la toiture se dégrader. L'inondation du mois de juin 1894 porta le coup de grâce en envahissant l'enceinte de l'édifice. La porte provisoire fut emportée et fit une large brèche au mur est de la seconde sacristie.

Les habitants, découragés de voir un jour leur église, récupérèrent les épaves, utilisèrent les murs d'enceinte comme bergerie et le Maire Serre envisageait de l'utiliser pour en faire une maison d'école.

C'est à l'arrivée fin 1894 de l'abbé Ernest Vidal curé d'Auzat et avec l'appui de son frère l'abbé Jules Vidal qu'il est décidé de dédier l'église de Marc à Saint-Antoine de Padoue.

Le 4 septembre 1895, Monseigneur Rougerie autorise enfin la continuation des travaux et les articles de presse relatifs à l'église de Marc firent converger des offrandes et dons provenant d'un peu partout en France et même de l'étranger.

La cloche de l'église arriva dans la première semaine de janvier 1896 et il fut procédé à sa bénédiction le 7 janvier 1896.

A la fin de Juillet 1896, la messe pouvait être célébrée sur un petit autel provisoire.
La chapelle Saint Antoine du Montcam fut bénite le dernier dimanche d'août 1897.

Chapelle Saint Antoine de Marc
La chapelle Saint-Antoine du Montcalm

 

 

Chapelle Saint Antoine de Marc
La chapelle Saint-Antoine du Montcalm
vers 1900

 

 

Chapelle Saint Antoine de Marc

 

Le caractère du Sanctuaire de Saint-Antoine du Montcalm est d'architecture romane.

Sur son frontispice on lit une inscription latine qui indique que c'est la charité qui a édifié "Au Dieu très bon et à Saint Antoine" ce lieu saint.
Un grand arceau qui repose sur deux solides piliers embrasse la façade surmontée d'un élégant clocheton en pierre de grès taillée et moulurée.
La porte d'entrée, en bois de chêne du nord, ornée de fines sculptures, au sommet de laquelle se détache la statue de Saint Antoine, s'insèrent dans une petite colonnade de pierre dont les chapiteaux et les frises sont sculptés avec soin.

Chapelle Saint Antoine de Marc
L'entrée s'ouvrant par deux vantaux fait apparaître un riche plafond, avec la statue du Sacré cœur en relief et ses magnifiques pendentifs ainsi que de belles boiseries intérieures réalisées par le menuisier toulousain M. Delpeyrat.
Les arcatures et les nervures de la voûte se détachent au milieu d'un riche semis de croix d'or laissant apercevoir des sujets symboliques tels le palmier, le pélican, le vase sacré etc.
Aux murs sont accrochés quatre toiles de deux artistes toulousains Antonin Lanes et Ernest Boudet qui ont réalisé sur la droite la Vierge au tombeau et la tradition du Rosaire à Saint Dominique et sur la gauche la messe réparatrice et l'adoration de la mule.
Tout autour du chœur, on remarque un très beau lambris que couronnent une corniche et une frise.
Le chœur est éclairé par une fenêtre géminée admirablement disposée pour recevoir la lumière extérieure. Son vitrail est entouré d'une très belle guirlande de vigne et d'épis de blé.
L'autel est en marbre blanc ciselé où la vigne, l'épi de blé, le palmier et la pigne s'entrelacent le long des gradins. Sous l'autel est l'Agneau de l'Apocalypse couché sur le livre aux sept sceaux. Un élégant baldaquin, entouré de quatre belles colonnes et surmonté de la croix, en forme le couronnement. Le pavé est en petite mosaïque de marbre, inspiré des grandes mosaïques de Saint Pierre de Rome.
Quatre marches en granit séparent le chœur de la nef.

 

Le reliquaire en marbre d'Italie se dresse, surmonté de la statue du saint, en bronze doré. C'est une œuvre réalisée par les ateliers Poussielgue-Rusand à Paris. La relique est placée dans une Théca à forme ovale, en argent doré et émaillé.
La chaire repose sur un pilastre formé de trois colonnettes avec chapiteaux. Sur les panneaux sont sculptés les quatre évangélistes avec leurs insignes.
Le chemin de la croix qui vient d'être récemment érigé est l'œuvre de Mr Jacques Beau de Paris. Les tableaux sont exécutés sur tôle, avec sujets en grisailles, en imitation de l'émail de Limoges.
Les vitraux sont l'oeuvre des artistes Mr Saint-Blanquat de Toulouse et Mr Dagrand de Bordeaux. Ils reproduisent chacun une ou plusieurs scènes de la vie de Saint Antoine.
La tribune est la partie des boiseries la mieux aboutie. Elle semble être le reproduction du lambris du chœur et de la table de communion réalisée par l'artiste plus aguerri.

Le pèlerinage de Saint-Antoine du Montcalm se perpétue tous les ans, le 23 août, à l'occasion duquel le reliquaire de Saint-Antoine qui est à Auzat, est ramené à Marc.


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