La préhistoire


La chaîne pyrénéenne ariégeoise est organisée sur 45 à 60 km. Au sud, la zone axiale constituée des plus hauts sommets avec le massif du Montcalm-Pic d'Estats formées de gneiss et de granites ne s'abaisse pas à moins de 2000 m.

Plus au nord, la zone du massif de Tabe et du Saint-Barthelémy (2350 m) à l'est de l'Ariège et la région des Trois Seigneurs (2199m) offrent des reliefs encore élevés.

Les dépressions qui séparent ces reliefs ont été utilisées comme voie de pénétration. Elles ont été façonnées par de puissants glaciers. Celui du Vicdessos long de 35 Km rejoignait le puissant glacier de l'Ariège. Le dolmen de Sem qui domine la vallée actuelle du Vicdessos sur un promontoire est un vestige de l'activité d'érosion du glacier à cette période.

  1. La présence humaine aux époques préhistoriques
    1. L'époque du Paléolithique inférieur et moyen : On ne connait pas exactement l'époque du premier peuplement car la plupart des sites qui auraient pu nous donner des indications ont été par ignorance pillés par l'activité humaine. On peut néanmoins affirmer qu'il remonte sans doute à plusieurs centaines de milliers d'années avec l'homo érectus découvert près de Tautavel.
    2. L'époque du Paléolithique supérieur (30 000 à 9000 av. J.C.) : On n'a pas, là aussi, de vision continue de l'évolution humaine pour cette période.
      O Autour de 30 000 av. J.C., les Aurignaciens qui sont les premiers Homo sapiens des Pyrénées, confectionnent de l'outillage en silex ; l'os et le bois sont utilisés pour réaliser des outils, armes et parures. La présence de site à silex a conditionné les implantations humaines. A une période très froide les Aurignaciens ont surtout chassé le renne, mais aussi la hyène, le cheval, le renard, le loup, le lièvre, le cerf, l'isard, le bison, l'ours.
      O Entre 23 000 et 20 000 av. J.C., on trouve quelques traces du passage des Gravetiens
      O Entre 19 000 et 16 500 av . J.C., la civilisation des Solutréens marque l'apogée de la taille du Silex.1 Entre 15 000 et 13 000 av. J.C. , qui correspond au Magdalénien moyen et entre 11 000 et 9500 av.J.C. pour la période du Magdalénien final, on constate une multiplication des vestiges de l'activité humaine pour ces périodes.
      O Vers 9800 Av. J.C., le climat se réchauffe annonçant la fin de la glaciation. Les changements climatiques entrainent la modification de la végétation et de la faune. Les rennes remontent vers le nord et sont remplacés par les cerfs qui profitent d'un couvert forestier plus dense. Les chasseurs Magdaléniens s'adaptent pour abattre les cerfs, les sangliers, les lapins. Ils disposent d'arcs qui remplacent les propulseurs antiques. Les grottes sont peu ou pas fréquentées et l'art pictural plus abstrait.

  2. Les traces de l'habitat troglodytique des Magdaléniens observées dans le Vicdessos


  3. Pendant des millénaires, le fond des vallées autour de Tarascon était occupé par les glaciers. Ce n'est qu'avec la déglaciation du Würm que les hommes ont pu y accéder. On a pu retrouver dans les grottes environnantes les déchets des habitants. Les habitats de surface ont pu exister, mais il est moins aisé de retrouver des vestiges de leur activité que dans les grottes. La villégiature des Magdaléniens dans cette région ne s'est faite qu'en fonction de la commodité des lieux. La facilité de l'approvisionnement quotidienne en eau, a été déterminant pour investir une grotte plutôt qu'une autre. Les habitats ont été aussi de natures différentes. Certains ont fait l'objet de séjours prolongés et d'autres des haltes de chasse.

    1. O La grotte de la Vache à Alliat située en bordure du Vicdessos et juste en face de Niaux a servi d'abri prolongé. Elle fut fouillée dès 1866 par le Dr Garrigou. De grande notoriété, cette grotte a été dénommée ainsi à cause de la forme d’une stalagmite se trouvant près de l'entrée ayant vaguement la forme d'une vache. Des dizaines d'oeuvres d'art représentent la faune de la fin du Paléolithique supérieur (chevaux, bouquetins, bisons, cerfs, rennes, ours, loups, antilope saïga, lions des cavernes). Les fouilles ont permis de dénombrer une quantité impressionnante de silex, de sagaies, des aiguilles à chas et d'autres outils et armes en os ou bois de cervidés qui étaient utilisés lors des activités domestiques ou de chasse.
    2. O En face de cette grotte, la caverne de Niaux s'ouvre à 678 m d'altitude dans un massif calcaire auprès de la Vallée du Vicdessos à une dizaine de kilomètres en aval d'Auzat-Vicdessos. Cette grotte se compose de plusieurs galeries moyennement concrétionnées s'étirant sur plusieurs kilométres. L'abbé Breuil qui entreprit des recherches dans cette grotte classait Niaux parmi les géants de la préhistoire. La galerie aboutit après une lente montée au "salon Noir" qui se présente sous l'aspect d'un imposant hémicycle au sol argileux plat et sec, dont les parois de calcaire sont couvertes de dessins au trait noir. Successivement, on admirera des bisons, des cerfs, bouquetins et chevaux. Quelques animaux sont marqués sur leurs flancs de signes en forme de flèches pouvant évoquer un rite de magie. La grotte de Niaux recèle aussi dans ces différentes galeries des peintures et gravures sur argile, des empreintes de pas.

     


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