La vallée du Siguer fut depuis très longtemps un axe de passage pyrénéen vers la péninsule ibérique. La légende impute un fait d'arme à Charlemagne au « cimetière de la Hunarde », à 2200 m d’altitude, en limite de la commune de Siguer et de l'Aston.
La vallée fut aussi un axe d'échange entre les vallées du nord et du sud avec les pratiques des traités de lies et passeries qui ont organisés les ententes de bon voisinage sur les espaces de pâturage et des échanges des marchandises.
Plus près de nous, durant la seconde guerre mondiale, des cohortes de passeurs français et andorrans conduisaient en Andorre par le port de Siguer des personnes persécutées par le régime de Vichy et le nazisme. Ces personnes de toutes horizons, (résistants, agents de liaisons, Juifs pourchassés, aviateurs alliés abattus en mission dans le ciel européen) prenaient le risque au péril de leur vie de quitter la France occupée pour se diriger vers l'Afrique du nord ou l'Angleterre. A un poste de douane allemand installé à Siguer qu'il fallait déjouer, se rajoutaient les conditions inhospitalière du passage du port de Siguer à une altitude de 2396 m.
Aujourd'hui, elle est un axe de randonnées pour le barrage de Gnioure, l'étang et la remontée du ruisseau de Peyregrand jusqu'au port de Siguer pour rejoindre la région d'Ordino.
La vaste plaine que constitue le ruisseau du Siguer, a contribué à fixer les habitants sur l'emplacement de la commune de Siguer. La géomorphologie du lieu fut favorable pour mener une activité vivrière agro-pastorale.
En raison de la densité de la population dans cet espace de montagne, toutes les pentes jusqu'à de hautes altitudes étaient cultivées en terrasse. L'activité de meunerie a pu se maintenir au moulin installé sur la route de Seuillac jusqu'au milieu du siècle dernier. Avec l'exode rural qui s'est amplifié après la seconde guerre mondiale, la forêt naturelle a pu regagner du terrain.
La proximité du pic de la Béde riche en minerai de fer facilement exploitable, et la couverture de hêtraie sur les pentes à proximité, influença une activité d'échange entre villageois métallurgistes et agriculteurs éleveurs. Des fouilles récentes menées dans la forêt de Lercoul, ont mis au jour une activité métallurgique du III e siècle de notre ère. Les petites quantités de métal obtenu dans les bas fourneaux sur site en altitude servaient à la confection d'outils agricoles et d'objets usuels.
Réservé pour confectionner du charbon de bois dans les charbonnières, le bois restait peu disponible pour les besoins de la construction de l'habitat. Les maisons étaient construites en pierre et couvert de lauzes. La géologie de la région permit d'exploiter dans les carrières de la Garrabeille, l'ardoise donnant du travail à plusieurs familles. Les ardoisières ont cessées leurs activités en 1947.
Au début du vingtième siècle, une école avec quatre instituteurs assurait un enseignement pour Siguer et ses hameaux de Camarilles, Lut, Centraux, Sarradeil, la Porre, Seuillac. La densité de la population permettait de faire vivre des commerces d'épicerie, de restauration buvette. Tous ces services ont disparu aujourd'hui.
Siguer ne fait pas partie de la Communauté de Communes d’Auzat et du Vicdessos
A la suite de la récession de l'activité métallurgique du Vicdessos marquée par la fermeture de l'exploitation de la mine du Rancié en 1931, la population de la commune de Siguer continua à diminuer fortement après la seconde guerre mondiale avec la fermeture des ardoisières pour atteindre un étiage vers les années 70. Depuis les années 1980, la courbe des effectifs située à un niveau très bas, semble s'infléchir grâce au retour dans la vallée des enfants du village qui ont décidés de retrouver leurs racines et au soutien de l'activité agro-pastorale de montagne.
Evolution de la population de Siguer :
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1806
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1851
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1856
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1901
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1921
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1946
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1968
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1982
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1999
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2006
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885
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1027
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900
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642
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384
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253
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89
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93
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98
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89
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Le village de Siguer en 1910 vue des ardoisières et de nos jours
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Hôtel de ville de Siguer
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Ombrage auprès du Siguer
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L'église romane a été
construite au XIIé siècle. L'abside est voutée
en quart de cercle. Reconnue insuffisante, elle devint la chapelle
d'un nouvel édifice dont la vaste nef fut élevée
à sa droite en 1895. Le clocher contemporain de l'ancien
monument carré est éclairé au plus haut
étage par quatre fenêtres géminées
et couvert avec les ardoises du pays. Elle est ornée de la reproduction d'un Rembrandt dont l'original se trouve au musée des Cordeliers de Toulouse.
En son centre, le village est
fier de posséder encore le pavillon de chasse des Comtes
de Foix qui est un véritable joyaux de l'art rustique
de la renaissance. Cette maison qui fut construite en 1485 par
Jean d'Albret, Comte de Foix fut acquise par le S.I.V.O.M. de
Vicdessos après un jugement d'expropriation prononcé
par le tribunal de Foix. Il s'agit d'un monument unique en France
en milieu rural et qui est remarquable par les magnifiques scultures
sur bois réalisées par de prodigieux artistes
devenus anonymes. La restauration intérieure s'est poursuivie
sous l'égide des monuments hitoriques.
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Le chantier d'extration de l'ardoise pour la fabrication des lauzes
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